Le State Of The Map France (SOTM-FR) c’est la réunion des acteurs français de la cartographie collaborative OpenStreetMap et, comme indiqué sur le site de l’association, « l’occasion de prendre le pouls du projet, profiter de retours d’expériences, se former, se tenir informé, et de découvrir l’écosystème et les multiples applications – existantes et à imaginer – d’OpenStreetMap ».
Cette édition se déroulait à Clermont-Ferrand, du vendredi 20 au dimanche 22 mai 2016.
Le SOTM-FR a démarré le vendredi matin avec une séance plénière au cours de laquelle sont intervenus différents organismes : Mairie de Clermont, Michelin, Inria, univ. Paris 13, CRAIG, illustrant le poids et la légitimité d’OpenStreetMap et de l’association OpenStreetMap France. Vous pouvez retrouver l’intégralité de la séance plénière ici : partie 1, partie 2 et partie 3.
J’étais présent deux jours : le samedi 21 et dimanche 22 mai 2016, pour assister aux conférences et pour présenter un sujet (que j’avais présenté au FOSS4G-FR) : « cartographie et open source, usages pour la sécurité intérieure ».
Comme Yann, mon problème a été de choisir la conférence à laquelle assister. 4 salles proposaient en continu des conférences sur des thématiques diverses telles que : adresse, collecte, communauté, contribution, géomatique, humanitaire, indoor, outils, territoire, transports ou encore visualisation.
J’ai finalement participé à des conférences à la fois sur des sujets techniques (Overpass, traitement automatisé de données avec ETL, import PostGis) et sur des sujets qui portaient sur la communauté OSM (profil des contributeurs, évolution des moyens de contribution, profils des contributeurs….).
La dernière présentation à laquelle j’ai assisté le samedi était un retour par Gaël Musquet sur l’année écoulée en tant que porte-parole d’OpenStreetMap France et des différents projets auquel il a été amené à participer cette année : caribe wave, fonderie car… Gaël débordant d’énergie et d’enthousiasme comme à son habitude.
Ensuite s’est tenue l’assemblée générale de l’association qui a été l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée (rapport moral et financier) et de proposer des projets pour l’année à venir. Le temps aussi d’aborder des questions comme la parité ou la représentativité du bureau.
Enfin la présentation des candidats au bureau puis les votes pour l’élection du bureau.
Les vidéos de l’AG sont en ligne ici et là.
Le lendemain (le dimanche) c’était un format plus ouvert, plus informel où chacun a été libre de proposer un sujet, de coder ou plus simplement de discuter.
J’ai suivi une présentation concernant Osmose par Frédéric Rodrigo. Osmose c’est un outil qui permet de travailler la qualité des données OSM, présentation et échanges très sympas et instructifs.
Cela a été aussi l’occasion de discuter avec différentes personnes, différents profils : des personnes du privé, du public, des chercheurs, des personnes des fonctions publiques (SDIS, conseils départementaux, ministères, hôpitaux…), des associatifs, des particuliers, des « techos » ou des curieux… c’est aussi ça la communauté OSM.
Grand moment, j’ai pu rencontrer Peter Neubauer de la société mapillary qui m’a présenté les sujets passionnants sur lesquels il travaille, merci à Jean-Louis Zimmermann pour la rencontre.
Mapillary c’est un peu à google street-view ce qu’OpenStreetMap est à google maps… C’est l’idée un peu folle de vouloir créer une cartographie photo du monde entier (rien que ça…) tout en s’appuyant sur la multitude de contributeurs désireux d’enrichir cette base de données.
Cela m’a donné quelques idées de présentation pour la Police et la Gendarmerie… je ne peux m’empêcher de penser à certaines synergies 🙂
Et puis j’ai présenté (le samedi) mon sujet : « cartographie et open source, usages pour la sécurité intérieure » pour lequel j’ai eu de très bons retours. C’est marrant, ce qui a interpellé c’est certes ce que nous faisons dans mon service, mais aussi le fait que j’ai pu présenter quelque chose.
Pourtant nous ne sommes pas les seuls à utiliser de l’open source (loin de là) mais rares sont ceux qui témoignent ou communiquent sur ces usages.
Pour moi être présent et, mieux encore, communiquer sur ce que l’on fait (dans la limite de la sensibilité du sujet bien entendu) c’est une manière de participer activement. C’est faire passer le message que c’est sérieux, que ça marche, que c’est possible. C’est montrer que des institutions comme la police et la gendarmerie et plus largement le Ministère de l’Intérieur et la fonction publique développent des systèmes d’information solides (aussi) avec de l’open source.
J’ai terminé ma présentation par un focus sur ce que l’on propose au ST(SI)² avec OSM. Finalement assez peu de choses aujourd’hui : affichage du fond plan et du géocodage avec nominatim. Peu de choses c’est vrai, mais un énorme potentiel parce que nous (Police et Gendarmerie) sommes présents sur l’ensemble du territoire : métropole, DOM et COM et nous poursuivons cette année le déploiement de nombreux terminaux mobiles (NEO pour la Police et NEOGEND pour la Gendarmerie) qui pourraient être utilisés d’une manière ou d’une autre pour l’enrichissement des données d’OpenStreetMap et la mise à jour de nos référentiels.
Le SOTM-FR et plus généralement le mouvement OpenStreetMap va bien plus loin que ce qui peut ressembler, de l’extérieur, à un truc d’informaticiens (ou à une convention star trek). Ce n’est pas qu’un truc de geeks !!
Même si je ne participe pas autant que je le souhaiterais -pas facile de conjuguer vie de famille, passions, boulot…- c’était important pour moi d’être présent (mon premier SOTM), en tant que citoyen, en tant que passionné d’informatique et aussi pour mon activité professionnelle (alerte schizophrénie…).
Dans l’administration, on est pas encore habitués à la collaboration avec des associations comme OpenStreetMap même si cela évolue dans le bon sens.
On est habitués à des relations avec des entreprises, des industriels, à passer des marchés, payer pour des prestations, on est moins habitués à travailler avec des communautés (OSM ou autre d’ailleurs).
Le bénéfice de cette relation ne se trouve pas dans un produit fini, le bénéfice est moins palpable mais à plus forte valeur ajoutée… il réside dans l’acquisition de savoirs faire et dans la capacité à faire les choses par soi-même, ce qui ne s’achète pas.
Le bénéfice est également fortement lié au niveau d’implication, on ne paye pas mais on s’investit à titre personnel (même si l’on vient dans un cadre professionnel).
Etre membre d’OpenStreetMap c’est pour moi adhérer à certaines valeurs, comme la volonté de participer activement à la construction d’un bien commun, le souhait et le choix d’être indépendant, vis à vis de certains éditeurs de services cartographiques en ligne (Google Maps ou autre) -qui à mon sens ne devraient pas être utilisés pour des missions de service public-, et le choix être acteur plutôt que simple consommateur.
Je voudrais remercier en particulier Vincent, nouveau vice président d’OSM-FR, qui a vraiment été au top pour l’organisation SOTM-FR 2016, merci à toute l’équipe qui a été impliquée dans l’organisation. Merci enfin à tous ceux avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger, ceux que je connaissais et tous ceux que que j’ai pu rencontrer pour la première fois grâce à ce SOTM.