RETEX – Les grands trails d’Auvergne 2024

Voici un retour sur le dernier trail que j’ai couru le week-end du 12 octobre 2024.

J’ai pris le départ sur le trail des druides, un 49km avec 2080 de dénivelé positif (D+). C’est une distance et un dénivelé que je n’avais jamais courus auparavant, la dernière « grosse » distance que j’avais courue : 42km / 1100 D+ (marath’vert) en avril dernier. Voici le profil de la course :

Nous sommes environ 900 coureurs inscrits. Après le départ de la course, nous restons quelques minutes au ralenti, le temps que cela se fluidifie. Une quinzaine de minutes plus tard, ça commence à monter bien plus fort que ce à quoi je m’attendais vu le profil de la course (voir la première « bosse » au-dessus), n’oublions pas que tout est relatif.

Petite contrariété, 22 minutes après le départ, je me rends compte que j’ai oublié de faire partir mon chrono; le décalage est de 2,5km environ, ce qui m’obligera à faire l’addition pendant tout le parcours. Ce n’est pas dramatique mais c’est chiant pendant la course.

Remarque en passant, le dossard était super bien fait, le profil de la course était imprimé à l’envers sur le dossard, si bien que placé devant soi, il était possible de voir le dénivelé et d’en déduire ce qui allait arriver… ça a été très utile pendant la course pour se préparer à ce qui allait venir. Cela m’aide pendant la course d’avoir le maximum de repères dans le temps et dans l’espace, cela me permet d’alimenter positivement mon dialogue intérieur 😉

Au km 5, erreur de jugement pour les premières descentes, je vais trop vite, je suis bien sauf que je ne suis pas sur les petites descentes d’Etrechy. Résultat à la fin, une douleur apparaît à l’extérieur des quadriceps; une douleur qui me fait craindre que ça va être compliqué au-delà des 28 km (où le profil ed la course est essentiellement en descente).

A partir du km 8 les montées commencent à s’enchaîner. Cela va durer jusqu’au 25. C’est dur mais je me sens plutôt bien, je regarde mon cardio de temps en temps, tout va bien : je taquine le seuil mais pas d’excès non plus. Par contre, je peste de ne pas avoir pris mes bâton achetés deux jours avant 2 jours et dont l’essai (la veille du départ) n’avait pas été probant… les 3/4 des coureurs ont des bâtons et, sur une distance et un dénivelé inconnus je me demande si j’ai eu raison de les laisser.

Les montées sont dans l’ensemble assez abordables, pas ultra techniques… bien sûr tout ça fatigue et je sens bien que ça tire au km 28 et que ça va faire mal par la suite.

Les paysages sont magnifiques, en particulier sur les points culminants et le parcours est assez varié : forêt, chemins dégagés, villages, un peu de route (vraiment pas beaucoup).

Côté hydratation je pense avoir bien géré. J’ai fait le choix en partant de mettre 1,5l de boisson isotonique dans ma poche arrière et une flasque de 500ml à l’avant. A chaque ravitaillement (4 au total), je bois le reste de ma flasque et je la remplis. Sur toute la course je bois environ 4l d’eau sans jamais avoir envie de pisser, c’est dingue.
Côté bouffe en revanche j’ai mal géré le remplissage de mon sac… 2 pâtes de fruit, deux pâtes d’amande et une barre de céréale… c’est tout ce que je trouve… mon sac n’était pas préparé correctement. Toutefois, j’ai ce qu’il faut au niveau gel, j’en prendrai 5 au total. Du coup je prends un peu plus de temps aux ravitaillements pour manger tout ce qui passe : cacahuètes, bananes, gâteaux, chips… Je n’ai pas eu faim mais j’aurais aimé avoir davantage à manger sur moi.

Pendant tout ce début de course, je profite du spectacle, je prends le temps de prendre des photos et d’informer la famille autant que possible… les messages d’encouragement sont appréciables (merci la montre connectée). Plus trop de batterie sur la seconde partie, pas grave je me concentre sur la course, j’informerai la famille avec, de temps en temps des photos de mon cadran de montre.

A partir du km 28, après une première descente un peu technique nous enchaînons de longs tronçons de descente relativement roulants, ma douleur aux quadriceps se rappelle à moi à chaque pas, mais ça reste raisonnable, elle disparaît sur les montées et sur le plat; je me dis que ça devrait tenir.

A partir du km 35, retour des « coups de cul », des montées pas forcément longues mais qui font mal parce que la fatigue est bien installée. Si je me fais pas mal doubler en montée à ce stade, j’arrive néanmoins à me maintenir une bonne allure en descente et sur le plat. On a beau se dire qu’il ne reste « que » l’équivalent d’une longue sortie du week-end, c’est dur. A partir de là je double aussi pas mal de coureurs qui marchent, les crampes semblent faire des dégâts, je me dis que je ne m’en sors pas si mal finalement.

La fin est interminable, 5km avant l’arrivée des spectateurs nous disent : « aller, c’est fini !! ». Alors oui, on voit le lac en bas, mais il faut descendre, elle fait mal cette dernière descente et il faut tenir bon dans les relances, continuer de courir, ne pas trop marcher, enfin c’est ce que je me dis.

L’arrivée est une délivrance, je pense que c’est le cas pour la plupart d’entre nous, entre l’ambiance, les encouragements, la présence des coureurs du clubs, l’arche qui se rapproche… c’est le bonheur !

Au final j’ai bouclé ce Trail en 7h05 (temps officiel) soit une allure de 8’40 au kilo (6,92 km/h). Au-delà du temps réalisé (qui me va très bien) je suis surtout heureux d’avoir terminé dans des conditions correctes.

En conclusion

Déjà, je suis heureux d’avoir fait ma course et d’avoir plutôt bien géré malgré les moments de doutes et le manque d’expérience (comme le remplissage du sac).

Ensuite je pense avoir été bien préparé, merci à Cyril V. pour la préparation -un plan sur 8 semaines, le suivi, la disponibilité, la bienveillance <3.
Pendant le Trail je me suis dit : « heureusement que j’ai bouffé du D+ ! », en faisant le bilan sur le volume de ma prépa (8 semaines), voici ce que cela représente en gros :
– 5000 mètres de D+ (bien plus de ma précédente prépa marathon Trail)
– 300km
– 40h d’entrainement
J’ai également ralenti mon allure lors des sorties longues afin de faire vraiment de l’endurance fondamentale (autour de 70% de ma FCmax), c’est dur, parce qu’on a l’impression de faire du sur place mais je pense que ça m’a été profitable… j’étais moins fatigué que sur les précédentes prépas.

J’ai souffert dans les descentes, c’est un aspect que je pense n’avoir pas suffisamment travaillé spécifiquement. C’est d’ailleurs là où les courbatures sont les plus accentuées : quadriceps et tibias (avec de bonnes crampes la suit suivant le trail).

Côté données, l’analyse de ma fréquence cardiaque (FC) est intéressant (ceinture cardio Garmin). Ci dessous le graphique, en gris ma FC, en vert le profil d’altitude. Finalement la moyenne est de 145 bpm… c’est à 1 battement près ce que j’avais fait sur le marath’vert en avril dernier.

Cela confirme ce que j’avais noté pendant la course, j’ai « tapé » moins fort durant la seconde partie. Alors c’est vrai que ça descend beaucoup dans cette seconde partie, mais après les efforts en montée j’aurais pensé plafonner au dessus des 150 bpm sans arriver à descendre, ce que je constate habituellement lors des formats plus courts.

Le plus important -pour terminer, ce sont les moments que nous avons passé avec mes camarades de course à pied, le groupe Trail pendant la prépa, les petits groupes longues sorties du week-end, parce que c’est aussi ça la course à pied et le Trail en particulier. Très heureux aussi de partager tout ça en famille avec Marie et Brieuc.
-> Je ne le dirai jamais assez, la course à pied c’est le sport individuel le plus collectif que je connaisse 😉

Un grand merci à l’organisation pour ce super trail.

Aller, bisous tout le monde !